Le petit-déjeuner n'est probablement pas le repas le plus important de la journée
«Breakfast» par Jonathan Lin | FlickR
«Le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée. Tu ne devrais pas le rater.»Une affirmation qui pourrait pourtant très bien reposer... sur du vent. Le New York Times relayait ainsi il y a quelques jours deux récentes études tendant à prouver que l'absence de petit-déjeuner ne suscite aucun problème physique particulier. Contrairement à l'idée répandue selon laquelle ne pas manger le matin favoriserait l'obésité, phénomène que les nutritionnistes appellent le «PEBO», explique The Atlantic (pour «proposed effect of breakfast on obesity»).
La première, réalisée par des chercheurs de l'université d'Alabama, consistait à répartir 300 volontaires cherchant à perdre du poids en deux groupes: l'un prenant religieusement ses petits-déj', l'autre les sautant allégrement. Résultat: quatre mois plus tard, personne n'avait vraiment perdu de poids, et surtout, la sacro-sainte question du petit-déjeuner n'a eu aucune incidence sur l'expérience.
Même constat pour la seconde étude, poursuit le New York Times, durant laquelle le poids, le taux de cholestérol, ainsi que la glycémie d'une trentaine de participants mangeant ou non un petit-déjeuner ont été suivis pendant six semaines:
«La seule différence était que les personnes prenant un petit-déjeuner semblaient être plus actifs dans la matinée. [...]
Contrairement à la croyance populaire, les volontaires sautant le petit-déjeuner n'ont pas pris d'énormers déjeuners et diners -mais ils étaient plus mous le matin.»
Peut-être aussi ne faut-il pas exclure l'influence des groupes d'intérêt:
«Pourquoi vouloir faire à tout prix pencher la balance en faveur du petit déjeuner? Ces scientifiques sont-ils les sbires du lobby du muesli? Comme pour d'autres problématiques diététiques –est-ce que le soda light vous fait ou non grossir, est-ce que l'allaitement permet ou non à vos enfants de garder la ligne– difficile d'affranchir totalement la science de l'idéologie et des groupes d'intérêt.»«Le monde est partagé entre ceux qui prennent le petit-déjeuner et ceux qui ne le prennent pas», résume David Katz dans The Atlantic, le directeur du Centre de prévention de l'université de Yale, qui se penche notamment sur les problématiques alimentaires. Et ce malgré l'existence de preuves solides sur l'incidence positive, ou néfaste, du petit-déjeuner.
La bonne nouvelle, c'est que cette absence de preuves mêlée à la force de cette croyance populaire incite les esprits scientifiques à se saisir du sujet. Le New York Times raconte ainsi comment la motivation de l'un des chercheurs ayant contribué à la seconde expérience était... le fait qu'il ne prenait pas de petit-déjeuner:
«C'était une partie de ma motivation pour conduire cette recherche, vu que tout le monde me disait d'arrêter et que j'aurais dû le savoir.»Même constat pour le docteur Dhurandhar, qui elle, a participé à la première expérience, et qui contrairement à son confrère, et à son époux, est de la team petit-déj':
«Je suppose que je ne houspillerai plus mon mari à prendre un petit-déjeuner.»
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