À 91 ans, il construit seul une cathédrale depuis plus de 50 ans
A 91 ans dont 53 passés à construire cet immense édifice religieux, l’heure de la retraite n’a toujours pas sonné pour Justo Gallego, infatigable constructeur et chef de son propre chantier, dans la banlieue madrilène.
Sans formation spécifique, ni
soutien financier ou plan d’ingiénerie, voilà désormais plus d’un
demi-siècle que ce seul et même homme s’attelle à la construction d’une cathédrale.
C’est dans le village de Majorada del Campo dans la banlieue madrilène
que Justo Gallego Martinez, 91 ans, travaille seul à la construction de
ce monumental édifice religieux depuis maintenant 53 ans. Placée au beau
milieu de la ville, la Cathédrale de Nuestra Senora del Pilar encore
non achevée surprend par ses dimensions impressionnantes: une surface de
plus de 8000 m² répartie sur cinquante mètres de long, et une hauteur
qui culmine à trente mètres!
Une construction hétéroclite immense, toute en matériaux de récupération
C’est après avoir quitté les ordres que l’autodidacte et père de cet immense chantier
aussi joliment surnommé «Don Justo», a décidé de se consacrer à ce que
l’on peut sans hésiter appeler le travail d’une vie. Sur ses propres
terres et grâce à son financement, il s’est attelé à la construction de
cette immense chapelle en s’inspirant d’autres bâtiments religieux avec
toutefois une différence non négligeable: l’utilisation exclusive de
matériaux de récupération! Briques et tuiles des usines à proximité,
bidons d’essence, armatures en fer, boîtes en carton et seaux de
peinture, tout a été réutilisé par le constructeur, tout de même
ponctuellement aidé par l’un de ses neveux et un assistant.
Et
pourtant, cette cathédrale n’a rien à envier à ses homologues, bien au
contraire! Témoins de la richesse de son architecture, on peut y
découvrir une vaste salle paroissiale, de nombreuses colonnes et
vitraux, un cloître et une crypte, un immense dôme
et même un baptistère, spécificité architecturale chrétienne. Les
couleurs vives et l’allure complètement originale et hétéroclite du
bâtiment lui confèrent un style tout à fait particulier. D’ailleurs
aujourd’hui, tant grâce à l’homme qu’à l’œuvre, la cathédrale gagne en
renommée et de nombreux visiteurs s’y rendent pour admirer l’envergure
du travail accompli. Attention, ils sont prévenus! La visite est
gratuite mais une pancarte affiche sans équivoque qu’en l’absence de
normes de sécurité, le visiteur est seul responsable en cas d’accident.
Afin de sauvegarder ce patrimoine touristique exceptionnel, le Ministère de la Culture
a donc été sollicité et devrait vraisemblement fournir des aides pour
la sécurisation du bâtiment. Mais le futur propriétaire des lieux ne
sera autre que l’Église catholique, à laquelle Justo Gallego souhaite
faire don de sa construction.
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