Présidentielle au Venezuela: Nicolas Maduro déclaré vainqueur, Capriles refuse sa défaite
Nicolas Maduro peu avant de voter, le 14 avril 2013 à Caracas.
REUTERS/Marco Bello
L'actuel président vénézuélien par intérim Nicolas Maduro a
été officiellement déclaré vainqueur de la présidentielle avec 50,66%
des voix, selon le Conseil national électoral. Son adversaire, Henrique
Capriles n'aurait obtenu que 49,07% des suffrages. Il a refusé de
reconnaître sa défaite. Nicolas Maduro a proclamé sa victoire, tout en
acceptant un recomptage des voix.
Article renouvelé régulièrement en fonction des derniers évènements
Il affrontait le candidat de l'opposition libérale Henrique Capriles, un gouverneur de 40 ans, déjà candidat face à Hugo Chavez le 7 octobre 2012, et qui aurait obtenu 49,07% des suffrages. A peine 300 000 voix de moins.
Pierre-Philippe Berson, correspondant de RFI à Caracas, qui se trouvait il y a peu dans le QG de l'opposition, a témoigné en direct sur notre antenne de la « combativité » des troupes de M. Capriles, à 7 heures du matin (heure de Paris). « Dans un premier temps, cette large coalition de droite pensait à la victoire, relate-t-il. Les résultats sont tombés avec presque deux heures de retard. Et finalement, l’annonce des résultats a été comme une douche froide. » Et notre confrère de prédire : « La nuit va être très longue à Caracas » (il est six heures 30 de moins à Caracas par rapport à Paris).
Dans son discours, Nicolas Maduro a réitéré son attachement à son mentor : « J'ai fourni un grand effort, parcourant chaque village de cette terre bolivarienne, un effort physique, émotionnel, moral, avec à l'âme la douleur de la perte de notre commandant. »
Le parcours de Nicolas Maduro est atypique. Ancien chauffeur de bus, il est entré en politique par le syndicalisme. Il a dirigé le syndicat du métro de Caracas avant de devenir député en 1998, année de l'accession de Hugo Chavez au pouvoir avec son Mouvement 5e République.
Membre du premier cercle chaviste, déjà partisan du MBR-200 (Mouvement bolivarien révolutionnaire), sur lequel s'était appuyé M. Chavez pour son coup d'Etat manqué de 1992, il avait été désigné, par le président lui-même peu avant sa mort -le 5 mars dernier-, comme son successeur. « C'est l'un des jeunes dirigeants ayant les meilleures capacités », estimait M. Chavez.
Président de l'Assemblée nationale entre 2005 et 2006, puis ministre des Affaires étrangères depuis 2006, Nicolas Maduro avait été désigné vice-président du Venezuela suite à l'ultime victoire électorale de Hugo Chavez, face à Henrique Capriles, lors de la présidentielle du 7 octobre 2012. Le 8 mars 2013, jour des obsèques du « Comandante », il était devenu président par intérim lors d'une cérémonie boycottée par l'opposition. Il avait immédiatement convoqué de nouvelles élections.
Nicolas Maduro est perçu comme un chaviste modéré, conciliant, bon négociateur, bien qu'un peu terne. Pendant la brève campagne présidentielle, il s'est également montré capable d'une grande agressivité réthorique contre les « ennemis de l'intérieur et de l'extérieur », « les bourgeois », « les parasites ».
S'il est confirmé définitivement à la présidence, le « chauffeur de bus » devra désormais s'atteler à réconcilier une société polarisée. « La situation est assez confuse, témoigne le correspondant de RFI. Il y a eu quelques photos sur les réseaux sociaux de tanks, de chars militaires qui étaient dans les rues de Caracas. Il y a une peur chez une partie de la population que ce statu quo ne se transforme en affrontement. Le Venezuela est un pays extrêmement polarisé entre pro et anti-Chavez. Et un résultat aussi serré que celui-ci ne va certainement pas calmer les divisions entre Vénézuéliens. »
Les alliés de Chavez adoubent son successeur
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« Félicitations au nouveau président, Nicolas Maduro. Mémoire et gratitude à jamais à l'ami et au compagnon Hugo Chavez », écrit Cristina Kircher, présidente de l'Argentine, sur son compte Twitter. « Depuis
au-dessus de l'Amazonie, félicitations à Nicolas Maduro, au peuple
vénézuélien et à la révolution bolivarienne. Vive la grande patrie ! », tweete quant à lui le chef de l'Etat équatorien Rafael Correa, en ce moment même dans un avion en partance vers l'Europe.
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