Juan Carlos renonce au trône d'Espagne
Le roi d’Espagne Juan Carlos a créé la surprise ce lundi en annonçant, à travers son gouvernement, qu’il renonçait au trône d’Espagne en faveur de son fils, le prince Felipe, afin d’impulser le «renouveau» de la monarchie.
Afin d’insuffler «un élan de renouveau, de dépassement, de correction des erreurs», le monarque, âgé de 76 ans, laisse le prince des Asturies, âgé de 46 ans, devenir le prochain roi d’Espagne sous le nom de Felipe VI.Juan Carlos a déclaré que son fils « a la maturité, la préparation et le sens de la responsabilité nécessaires pour prendre avec toutes les garanties la tête de l’État et ouvrir une nouvelle étape d’espoir où seront alliées l’expérience acquise et l’impulsion d’une nouvelle génération».
Cette annonce faite aujourd’hui par le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, a pris le pays par surprise. Le roi âgé devrait s’adresser « personnellement aux Espagnols au cours de la matinée», a indiqué Mariano Rajoy. Avant même cette déclaration, la Maison Royale a publié la lettre d’abdication adressée au chef du gouvernement.
Mariano Rajoy a convoqué «un conseil des ministres extraordinaire» mardi. Pour ce processus d’abdication, il sera «nécessaire d’approuver une loi organique», a-t-il rappelé.
Juan Carlos, monté sur le trône à la mort du dictateur Francisco Franco en novembre 1975, a construit sa popularité en menant la transition de l’Espagne vers la démocratie, avant de connaître une fin de règne marquée par les problèmes de santé et les scandales.
Le prince, aux côtés de la future reine, la princesse Letizia, occupait depuis plusieurs années une place croissante, représentant son père dans les cérémonies officielles, et a échappé à la chute de popularité qui frappe la monarchie espagnole.
Une succession de scandales
Pendant des années, les manières simples et naturelles de ce chef d’État réputé proche de son peuple, menant discrètement sa vie privée, passionné de sport, notamment de voile et de ski, lui ont valu l’affection des Espagnols.Grande figure de la démocratie espagnole, le roi Juan Carlos avait pourtant vu sa popularité sombrer sous les scandales qui ont entaché ses dernières années de règne.
D’abord le scandale judiciaire qui frappe sa fille cadette, Cristina, 48 ans, mise en examen pour fraude fiscale et blanchiment d’argent, et son époux, Iñaki Urdangarin, soupçonné de corruption.
La luxueuse partie de chasse à l’éléphant du printemps 2012 au Botswana, qui serait restée secrète si le roi n’avait pas été rapatrié d’urgence après une chute, avait choqué les Espagnols plongés dans la crise.
Le tout se cumulant aux multiples ennuis de santé de Juan Carlos, qui a subi plusieurs opérations ces dernières années.
Apparu amaigri, chancelant sur ses béquilles, en début d’année, il affichait une meilleure santé ces dernières semaines et avait repris son agenda officiel.
Décrit comme «un ambassadeur de luxe pour l’Espagne» grâce à un épais agenda et de bonnes relations avec de nombreux dirigeants internationaux, le roi s’était rendu à la mi-mai en Arabie saoudite pour y rencontrer des responsables saoudiens dans le but de favoriser les relations commerciales entre les deux pays.
Nancyroc.com avec l’AFP
PHOTO GERARD JULIEN- AFP
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