jeudi 19 juin 2014

Le virus Ebola présent en Guinée et au Liberia est issu d'une nouvelle souche


 
© Seyllou/AFP | Un médecin de MSF se prépare à travailler en zone contaminée au sud de la Guinée

Le virus Ebola, qui a fait 135 morts en deux mois en Guinée et au Liberia, vient d'une nouvelle souche, a révélé une étude britannique. Les scientifiques craignent une contamination régionale.

L’épidémie mortelle qui sévit depuis deux mois en Afrique de l’Ouest n’est pas due à la souche dite Ebola-Zaïre, contrairement à ce que pensaient les scientifiques mais à une nouvelle souche du virus Ebola. C'est ce qu'a révélé la revue médicale américaine "New England Journal of Medecine", indiquant qu’elle ne provient pas d’autres foyers connus d’infection en Afrique.
Jusqu'à présent, cette maladie, dont les premiers cas sont apparus dans l'actuelle République démocratique du Congo en 1976, avait frappé des pays d'Afrique centrale ou d'Afrique de l'Est, comme le Gabon ou l'Ouganda. Depuis des mois, c’est en Guinée, au Liberia ou encore au Sierra Leone qu’elle fait des ravages. Les prélèvements sanguins effectués sur des patients infectés ont révélé que la forme guinéenne du virus était similaire à 97% à la souche Ebola-Zaïre, mais donc pas tout à fait identique.
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"Cette analyse suggère que cette souche virale en Guinée, ‘Guinean EBOV’, a évolué en parallèle avec des souches en République démocratique du Congo (RDC) et du Gabon à partir d'un ancêtre commun récent et n'a pas été introduite ultérieurement en Guinée", concluent les scientifiques.
 
Un virus mortel et incurable
 
Le nombre de décès dus à cette souche de virus Ebola, est passé de 119 morts il y a moins d'une semaine à 135 décès, dont 122 en Guinée et 13 au Liberia voisin. En Guinée, 197 cas ont été recensés au total, 26 au Liberia. Le taux de mortalité du virus Ebola en Guinée s'est établi à 86% parmi les premiers cas confirmés et 71% chez des cas suspects, indiquent les virologues.
 
"Les symptômes cliniques des premiers cas étaient surtout de la fièvre, des vomissements et de très fortes diarrhées", précisent les auteurs, qui ont analysé le sang de 20 patients hospitalisés en Guinée.
 
Il n'existe aucun traitement ou vaccin contre cette infection, qui nécessite d'isoler les malades pour limiter la propagation du virus. L'Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus des sujets infectés, qu'il s'agisse d'hommes ou d'animaux, vivants ou morts.
 
Risque de contamination dans toute l’Afrique de l’Ouest
 
Les scientifiques craignent que le virus ne se répande dans toute cette partie d’Afrique de l’Ouest : "l'émergence du virus Ebola en Guinée met en lumière le risque d'autres épidémies dans toute cette partie de l'Afrique de l'Ouest".
 
Des examens effectués au Mali, au Ghana et en Sierra Leone se sont tous révélés négatifs, mais les gouvernements de la région ont restreint les vols, fermé certaines frontières et imposé des tests médicaux dans certains aéroports.
 
Selon les auteurs de l'étude, les premiers cas d'Ebola en Guinée ont probablement commencé en décembre dernier, peut-être avant, et le virus a pu circuler inaperçu pendant un certain temps. Il s'est ensuite propagé en mars de la région de Guinée forestière (sud) à la capitale, Conakry, où 16 personnes sont mortes. Le 8 avril, l'OMS avait estimé que l'épidémie durerait encore de deux à quatre mois.
Avec AFP et Reuters

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