Le virus Ebola présent en Guinée et au Liberia est issu d'une nouvelle souche
Le virus Ebola, qui a fait 135 morts en deux mois en Guinée et au Liberia, vient d'une nouvelle souche, a révélé une étude britannique. Les scientifiques craignent une contamination régionale.
L’épidémie mortelle qui sévit depuis deux mois en Afrique de l’Ouest n’est pas due à la souche dite Ebola-Zaïre, contrairement à ce que pensaient les scientifiques mais à une nouvelle souche du virus Ebola. C'est ce qu'a révélé la revue médicale américaine "New England Journal of Medecine", indiquant qu’elle ne provient pas d’autres foyers connus d’infection en Afrique.Jusqu'à présent, cette maladie, dont les premiers cas sont apparus dans l'actuelle République démocratique du Congo en 1976, avait frappé des pays d'Afrique centrale ou d'Afrique de l'Est, comme le Gabon ou l'Ouganda. Depuis des mois, c’est en Guinée, au Liberia ou encore au Sierra Leone qu’elle fait des ravages. Les prélèvements sanguins effectués sur des patients infectés ont révélé que la forme guinéenne du virus était similaire à 97% à la souche Ebola-Zaïre, mais donc pas tout à fait identique.
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"Cette
analyse suggère que cette souche virale en Guinée, ‘Guinean EBOV’, a
évolué en parallèle avec des souches en République démocratique du Congo
(RDC) et du Gabon à partir d'un ancêtre commun récent et n'a pas été
introduite ultérieurement en Guinée", concluent les scientifiques.
Un virus mortel et incurable
Le nombre de décès dus à cette souche de virus Ebola, est passé de 119 morts il y a moins d'une semaine à 135
décès, dont 122 en Guinée et 13 au Liberia voisin. En Guinée, 197 cas
ont été recensés au total, 26 au Liberia. Le taux de mortalité du virus
Ebola en Guinée s'est établi à 86% parmi les premiers cas confirmés et
71% chez des cas suspects, indiquent les virologues.
"Les
symptômes cliniques des premiers cas étaient surtout de la fièvre, des
vomissements et de très fortes diarrhées", précisent les auteurs, qui
ont analysé le sang de 20 patients hospitalisés en Guinée.
Il
n'existe aucun traitement ou vaccin contre cette infection, qui
nécessite d'isoler les malades pour limiter la propagation du virus.
L'Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les liquides
biologiques ou les tissus des sujets infectés, qu'il s'agisse d'hommes
ou d'animaux, vivants ou morts.
Risque de contamination dans toute l’Afrique de l’Ouest
Les scientifiques craignent que le virus ne se répande dans
toute cette partie d’Afrique de l’Ouest : "l'émergence du virus Ebola
en Guinée met en lumière le risque d'autres épidémies dans toute cette
partie de l'Afrique de l'Ouest".
Des
examens effectués au Mali, au Ghana et en Sierra Leone se sont tous
révélés négatifs, mais les gouvernements de la région ont restreint les
vols, fermé certaines frontières et imposé des tests médicaux dans
certains aéroports.
Selon
les auteurs de l'étude, les premiers cas d'Ebola en Guinée ont
probablement commencé en décembre dernier, peut-être avant, et le virus a
pu circuler inaperçu pendant un certain temps. Il s'est ensuite propagé en mars de la région de Guinée forestière (sud) à la capitale, Conakry, où 16 personnes sont mortes. Le 8 avril, l'OMS avait estimé que l'épidémie durerait encore de deux à quatre mois.
Avec AFP et Reuters
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