Des larmes et des doutes
La presse internationale revient ce mardi
sur les larmes de Cristiano Ronaldo lors de la remise de son 2e Ballon
d'Or. Mais sa légitimité n'est pas sans discussion.
Elles
ont coulé sur ses joues, et ont fait couler beaucoup d’encre. Les
larmes de Cristiano Ronaldo ont ému la planète entière, ce qui justifie
leur omniprésence sur les unes des journaux du monde entier. A commencer
par la nôtre, évidemment, mais aussi celle du quotidien pro-madrilène Marca, qui a choisi en titre - avec un jeu de mots liant cela au métal de son trophée - : «Lloro». Voilà ainsi le Portugais surnommé le «Di Stefano du XXIe siècle». Même enthousiasme en une de As pour qui, simplement, «Le meilleur a gagné.» Et même «en toute justice», assure l’éditorialiste Alfredo Relano : «Bien
sûr que Ribéry a fait une grande année. Il a été, sans aucune
objection, le meilleur joueur de la meilleure équipe. Mais il n’a pas
été le meilleur joueur de l’année.»
Forcément, dans les colonnes des quotidiens pro-barcelonais, le son de cloche est bien différent : «Cette fois, le meilleur n’a pas gagné», titre Sport. El Mundo Deportivo est plus sobre avec un neutre «Cristiano a gagné», qui surplombe une photo de l’attaquant portugais en pleurs, et un appel plein de promesses pour Messi : «Messi annonce : je ne pense pas au passé mais à l’avenir». «Ronaldo bat Ribéry», titre brièvement Bild sur un encart. Et de s’interroger en page intérieure : «Ribéry
a réussi un triplé l’année dernière, ce qui représente un palmarès
exceptionnel. Et Cristiano ? Il joue sûrement très bien, mais il n’est
pas devenu un grand maître du foot espagnol et n’a récolté aucun succès
sur la scène internationale.» Kicker, lui se console comme il peut : «C’était
du jamais vu au gala de la FIFA : avec Jupp Heynckes, Silvia Neid et
Nadia Angerer étaient récompensés trois lauréats allemands. La
distinction la plus désirée a toutefois échappé à la Bundesliga… (…)
Malgré cinq titres obtenus avec le Bayern Munich, Franck Ribéry est 3e.
Le meilleur classement d’un joueur de Bundesliga depuis la 2e place
d’Oliver Kahn en 2002.»
Pour le Frankfurter Allgemeine Zeitung, c'est bien le début d'une nouvelle ère qu'augure le sacre de CR7 : «Avec
cette élection se valide le choix de l'excellence individuelle et la
consécration du joueur comme objet de marque mondial sur pattes. (...) Eu
égard aux titres et au mérite de son équipe, Franck Ribéry aurait
naturellement mérité le trophée. Mais le Ballon d'or est juste une
distinction individuelle pour le meilleur de tous, par pour le meilleur
du meilleur collectif.» Pas de polémique, forcément, dans le quotidien lusitanien A Bola, qui s’est paré d’or en couverture pour rendre hommage à l’enfant du pays. «Des larmes en or», retient le journal, avec cette photo où un Ronaldo très ému caresse le visage de son fils. «Le premier Portugais a conquérir deux fois le Ballon d’or», dont A Bola met cette phrase en exergue : «Ceux qui me connaissent savent les sacrifices par lesquels je suis passé.» Des sacrifices qui ont payé.
A.-S.B
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