lundi 29 septembre 2014

Espionnage : l'iPhone 6 inquiète le FBI

L'iPhone 6 et l'iPhone 6 Plus sont disponibles à la vente depuis le 9 septembre.

Apple et Google ont annoncé des nouvelles mesures empêchant les autorités d'accéder aux données de leurs smartphones et tablettes. Prévues pour protéger la vie privée de leurs clients, elles inquiètent la police et le FBI.
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«Il s'agit d'un moyen pour certaines personnes d'agir au-dessus des lois.» Le constat de James Comey, directeur du FBI, est sévère. Il réagissait jeudi à la décision d'Apple de chiffrer les données (emails, photos, contacts) contenues sur les appareils équipés d'iOS 8, la nouvelle version de son système d'exploitation mobile. L'entreprise promet à ses clients qu'elle est désormais incapable de communiquer leurs informations personnelles à qui que ce soit, y compris à la police, grâce à un procédé de cryptographie. Ce dernier rend impossible la lecture de données chiffrées à toute personne ne disposant pas d'une clé de déchiffrement. Dans le cas d'Apple, il s'agit du mot de passe choisi par l'utilisateur pour protéger son smartphone ou sa tablette.

Dépasser le scandale Prism

«Contrairement à nos concurrents, nous ne pouvons pas accéder à votre mot de passe, et donc accéder à vos données personnelles», explique Apple sur son site officiel. «Il est donc techniquement impossible pour nous de répondre aux demandes des autorités souhaitant récupérer des informations d'appareils utilisant iOS 8.» Google dispose lui aussi d'un outil de chiffrement sur Android, son système d'exploitation mobile, jusqu'ici proposé en option à ses utilisateurs. Il devrait néanmoins être enclenché par défaut lors de la sortie de la nouvelle version du logiciel, Android L.
Avec ces outils, Apple et Google entendent protéger la vie privée de leurs utilisateurs mais aussi se dédouaner de toute collaboration avec les gouvernements. Les deux entreprises avaient beaucoup souffert du scandale autour du programme de surveillance Prism, dans le cadre duquel elles avaient été forcées de communiquer des informations à la NSA. Les deux groupes et d'autres sociétés du Web publient aujourd'hui des rapports publics sur le nombre de demandes envoyées par les gouvernements, et ainsi prouver leur volonté de transparence pour rassurer leurs clients.

«L'iPhone va devenir le téléphone préféré des pédophiles»

Ces considérations n'ont pas ému James Comey, qui s'est dit «très inquiet» de la généralisation du chiffrement. Les autorités américaines craignent que les criminels ne profitent de ces outils pour échapper à la surveillance. «Les terroristes vont vite profiter de ce système», affirme une source officielle anonyme citée par le New York Times. «L'iPhone va devenir le téléphone préféré des pédophiles» s'est même alarmé John J. Escalante, chef du département d'enquête de la police de Chicago. Des prévisions qui laissent sceptiques certains spécialistes. «Si le chiffrement empêche la police de résoudre des crimes, comment travaillaient les enquêteurs avant l'invention des smartphones?» se moque par exemple Matt Blaze, chercheur en sécurité en ligne.
Toutefois, le site spécialisé Mashable fait la liste de toutes les autres méthodes dont disposent les enquêteurs pour mettre la main sur des informations personnelles. Par exemple, les données sauvegardées sur des services de stockages «en nuage» comme iCloud (c'est-à-dire sur un serveur distant, accessibles grâce à Internet et non stockées directement sur le smartphone ou la tablette) sont chiffrées grâce à une clé que possède Apple, et qui peut donc être réclamée par les autorités.
Certains spécialistes craignent également que les utilisateurs puissent être forcés par la police à communiquer leur mot de passe s'ils sont soupçonnés d'un crime. «Si le gouvernement ne peut plus compter sur ses amies les entreprises, il dispose désormais d'une autre option», estime le magazine Wired. «Nous demander poliment de lui céder notre téléphone, et nous laisser pourrir en prison jusqu'à ce que nous coopérions.»
lefigaro.fr

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