Vatican: des arrestations pour fraude et corruption
La «banque des papes» a longtemps échappé à toute forme de règles.
REUTERS/ Giampiero Sposito
Le pape François avait déclaré, lors d'une audience privée, que le Vatican était « gangrené par la corruption ».
Le parquet de Rome semble lui donner raison. Trois personnes
soupçonnées de fraude et de corruption ont été arrêtées au Saint-Siège :
un prélat, un membre des services secrets et un intermédiaire
financier. Une nouvelle affaire qui vient encore entacher la réputation
de la banque vaticane qui a pourtant entrepris un grand nettoyage.
Mgr Scarano est apparu sur l'écran radar de la justice
italienne à la suite des investigations de la police financière. Une
enquête est en cours depuis septembre 2010 sur la direction de l'époque
de l'Institut des Œuvres de Religion (IOR), la banque du Vatican.
Nunzio Scarano est un prêtre de 61 ans, que l'on appelle pourtant Monseigneur, un titre honorifique lié à son ancienneté au Saint-Siège. Ce comptable de la banque vaticane, aidé de deux complices, aurait rapatrié depuis la Suisse vingt millions d'euros en espèce.
L'argent appartiendrait à des amis du prêtre-comptable. Les billets auraient été transportés à bord d'un avion privé par un membre du contre-espionnage italien, Giovanni Zitto, en échange de 400 000 euros. La troisième personne arrêtée est un intermédiaire financier, Giovanni Carenzio.
Un homme d'Eglise visé par la justice civile
L'arrestation de Mgr Scarano à Rome par la justice italienne prouve que le Saint-Siège et ses occupants ne bénéficient plus, comme auparavant, d'une immunité totale. Le Saint-Siège, par la voix de son porte-parole, a assuré aux enquêteurs italiens sa « pleine collaboration ». Les autorités vaticanes, avant cette arrestation, avait pris des dispositions concernant Nunzio Scarano.
Il était suspendu de ses fonctions au sein de l'IOR depuis un mois à cause d'une autre enquête. Nunzio Scarano ayant été mis en examen par le parquet de Salerne il y a plusieurs semaines pour détournement de fond et blanchiment d'argent. La police le soupçonne d'avoir sorti 560 000 euros d'un compte de la banque du Vatican, par petites sommes de 10 000 euros généralement. De l'argent reversé à des proches en échange de chèque encaissés ensuite par le prélat sur un compte d'une banque italienne pour rembourser un crédit immobilier.
Mais selon son avocat, les sommes perçues étaient des dons d’amis fortunés pour financer la construction d'une maison destinée aux malades en phase terminale.
La rédemption d'un système bancaire controversé
Plusieurs scandales ont entaché la réputation de la « banque des papes ». Les milieux criminels ont su profiter de l'anonymat qu'offre l'Institut des Œuvres de Religion pour blanchir leurs fonds.
Mais la banque du Saint-Siège a depuis quelques mois un nouveau dirigeant à sa tête. L'allemand Ernst von Freyberg a été nommé quelques jours avant l'abdication de Benoît XVI. Il a rapidement chargé l'agence américaine de consultants financiers Promontory de vérifier tous les comptes bancaires de son établissement. L'IOR compte 19 000 comptes pourvus de sept milliards d'euros appartenant en majorité au clergé catholique.
Cette initiative n'est pas la première entreprise par le Vatican pour assainir son milieu bancaire. Mercredi 26 juin, le pape François a d’ailleurs installé un nouveau mécanisme de contrôle de l'IOR : une commission spéciale qui ne rend des comptes qu'au chef d'Etat du Vatican. Le Saint-Père tient ainsi à s'assurer personnellement que les activités de l'IOR soient « en harmonie avec la mission de l'Eglise catholique ». Le pape François souhaite instaurer plus de transparence dans les finances du Vatican.
Une transparence qui pourrait mettre à jour d'autres scandales. La « banque des papes » pourrait être la boîte de Pandore du pontificat de François.
Nunzio Scarano est un prêtre de 61 ans, que l'on appelle pourtant Monseigneur, un titre honorifique lié à son ancienneté au Saint-Siège. Ce comptable de la banque vaticane, aidé de deux complices, aurait rapatrié depuis la Suisse vingt millions d'euros en espèce.
L'argent appartiendrait à des amis du prêtre-comptable. Les billets auraient été transportés à bord d'un avion privé par un membre du contre-espionnage italien, Giovanni Zitto, en échange de 400 000 euros. La troisième personne arrêtée est un intermédiaire financier, Giovanni Carenzio.
Un homme d'Eglise visé par la justice civile
L'arrestation de Mgr Scarano à Rome par la justice italienne prouve que le Saint-Siège et ses occupants ne bénéficient plus, comme auparavant, d'une immunité totale. Le Saint-Siège, par la voix de son porte-parole, a assuré aux enquêteurs italiens sa « pleine collaboration ». Les autorités vaticanes, avant cette arrestation, avait pris des dispositions concernant Nunzio Scarano.
Il était suspendu de ses fonctions au sein de l'IOR depuis un mois à cause d'une autre enquête. Nunzio Scarano ayant été mis en examen par le parquet de Salerne il y a plusieurs semaines pour détournement de fond et blanchiment d'argent. La police le soupçonne d'avoir sorti 560 000 euros d'un compte de la banque du Vatican, par petites sommes de 10 000 euros généralement. De l'argent reversé à des proches en échange de chèque encaissés ensuite par le prélat sur un compte d'une banque italienne pour rembourser un crédit immobilier.
Mais selon son avocat, les sommes perçues étaient des dons d’amis fortunés pour financer la construction d'une maison destinée aux malades en phase terminale.
La rédemption d'un système bancaire controversé
Plusieurs scandales ont entaché la réputation de la « banque des papes ». Les milieux criminels ont su profiter de l'anonymat qu'offre l'Institut des Œuvres de Religion pour blanchir leurs fonds.
Mais la banque du Saint-Siège a depuis quelques mois un nouveau dirigeant à sa tête. L'allemand Ernst von Freyberg a été nommé quelques jours avant l'abdication de Benoît XVI. Il a rapidement chargé l'agence américaine de consultants financiers Promontory de vérifier tous les comptes bancaires de son établissement. L'IOR compte 19 000 comptes pourvus de sept milliards d'euros appartenant en majorité au clergé catholique.
Cette initiative n'est pas la première entreprise par le Vatican pour assainir son milieu bancaire. Mercredi 26 juin, le pape François a d’ailleurs installé un nouveau mécanisme de contrôle de l'IOR : une commission spéciale qui ne rend des comptes qu'au chef d'Etat du Vatican. Le Saint-Père tient ainsi à s'assurer personnellement que les activités de l'IOR soient « en harmonie avec la mission de l'Eglise catholique ». Le pape François souhaite instaurer plus de transparence dans les finances du Vatican.
Une transparence qui pourrait mettre à jour d'autres scandales. La « banque des papes » pourrait être la boîte de Pandore du pontificat de François.
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