Religion: le pape encourage des élus français à "amender ou abroger" les lois si nécessaire
Le pape François, recevant pour la première fois au Vatican 45 parlementaires français, les a invités samedi à "amender et même abroger" les lois contraires à leur conscience, dans une exhortation générale, qui, selon eux, pourrait s'appliquer à différents thèmes éthiques divisant les Français, du mariage homosexuel à l'euthanasie. | -
Le pape François, recevant pour la
première fois au Vatican 45 parlementaires français, les a invités
samedi à "amender et même abroger" les lois contraires à leur
conscience, dans une exhortation générale, qui, selon eux, pourrait
s'appliquer à différents thèmes éthiques divisant les Français, du
mariage homosexuel à l'euthanasie.
Une source parlementaire française a souligné que le pape avait décrit de manière générale la mission du parlementaire et qu'il n'avait à aucun moment fait allusion à la récente loi sur le mariage homosexuel.
A la sortie de l'audience, le sénateur UMP Charles Revet, qui dirige au Sénat le groupe d'amitié France-Saint-Siège, a affirmé que le terme "abroger" est "un terme que le pape a appuyé".
"C'est notre travail de parlementaire de voir comment les choses peuvent évoluer", a estimé le sénateur, en ajoutant: "le parlement aura, après, s'il le juge utile, à revoir les choses".
Il s'agissait de la première audience papale à une délégation parlementaire depuis qu'il a été élu le 13 mars, et la première fois aussi qu'une délégation française était reçue par lui.
François a estimé que "le principe de laïcité qui gouverne les relations entre l'État français et les différentes confessions religieuses ne doit pas signifier en soi une hostilité à la réalité religieuse, ou une exclusion des religions du champ social et des débats qui l'animent".
Devant 29 sénateurs et 16 députés, UMP, centristes, non inscrits et deux socialistes, il les a clairement invités à ne pas hésiter à "amender et même à abroger" les lois si nécessaire, pour leur "apporter l'indispensable qualité qui élève et anoblit la personne humaine", soulignant que leur tâche d'élus "n'est pas seulement technique ou juridique".
Il s'agit d'"insuffler" à ces lois "un supplément, un esprit, une âme qui ne reflète pas uniquement les modes et les idées du moment".
Les propos du pontife surviennent après l'adoption par le parlement français d'une loi autorisant le mariage entre personnes de même sexe et leur donnant la possibilité d'adopter des enfants, qui a profondément clivé la société.
Le pape a d'ailleurs paru rendre hommage à la mobilisation de centaines de milliers de Français dans le cadre des manifestations contre "le mariage pour tous": "on peut se féliciter, a-t-il dit, que la société française redécouvre des propositions faites par l'Eglise, entre autres, qui offrent une certaine vision de la personne et de sa dignité en vue du bien commun".
Dans un discours tenu sur un ton très courtois et dépourvu de critiques, le pape a souligné les "relations de confiance qui existent généralement" en France entre responsables de l'Etat et de l'Eglise.
Le pape a ajouté que l'Eglise "désire apporter sa contribution spécifique sur des questions profondes qui engagent une vision plus complète de la personne et de son destin", une contribution qu'elle souhaite donner non seulement au niveau "anthropologique ou sociétal, mais aussi dans les domaines politique, économique et culturel".
Il a rappelé que la France est une "nation vers laquelle les yeux du monde se tournent souvent".
Le sénateur UMP du Val de Marne, Christian Cambon, a estimé qu'il s'agissait d'"une message significatif", si "les mots veulent dire ce qu'ils veulent dire".
Il a cependant précisé que le pape "ne part pas en guerre" contre la loi Taubira, mais "exprime son inquiétude". Car "le pays n'est pas apaisé sur cette affaire, tout n'est pas dit".
Le pape, a-t-il encore ajouté, "prend la mesure de la grande crise des valeurs qui touche l'Europe".
Le pape argentin avait salué vendredi indirectement la position que le primat anglican Justin Welby a récemment adoptée lors du débat parlementaire à Londres contre le projet de mariage gay.
Mais il n'a jamais évoqué directement le thème pendant ses premiers mois de pontificat.
Quand il était archevêque de Buenos Aires, il s'était prononcé contre le "mariage" entre personnes de même sexe, tout en semblant adopter à titre personnel une position pragmatique plutôt favorable aux contrats d'unions civiles homosexuelles, qui pouvaient éviter justement une loi sur le "mariage".
Pour l'Eglise, le terme de "mariage" est fondé dans la Bible sur l'union d'un homme et d'une femme. Le Vatican avait surtout protesté contre le volet filiation de la loi adoptée en France, l'ex-pape Benoît XVI estimant qu'elle posait un grave problème "anthropologique".
Une source parlementaire française a souligné que le pape avait décrit de manière générale la mission du parlementaire et qu'il n'avait à aucun moment fait allusion à la récente loi sur le mariage homosexuel.
A la sortie de l'audience, le sénateur UMP Charles Revet, qui dirige au Sénat le groupe d'amitié France-Saint-Siège, a affirmé que le terme "abroger" est "un terme que le pape a appuyé".
"C'est notre travail de parlementaire de voir comment les choses peuvent évoluer", a estimé le sénateur, en ajoutant: "le parlement aura, après, s'il le juge utile, à revoir les choses".
Il s'agissait de la première audience papale à une délégation parlementaire depuis qu'il a été élu le 13 mars, et la première fois aussi qu'une délégation française était reçue par lui.
François a estimé que "le principe de laïcité qui gouverne les relations entre l'État français et les différentes confessions religieuses ne doit pas signifier en soi une hostilité à la réalité religieuse, ou une exclusion des religions du champ social et des débats qui l'animent".
Devant 29 sénateurs et 16 députés, UMP, centristes, non inscrits et deux socialistes, il les a clairement invités à ne pas hésiter à "amender et même à abroger" les lois si nécessaire, pour leur "apporter l'indispensable qualité qui élève et anoblit la personne humaine", soulignant que leur tâche d'élus "n'est pas seulement technique ou juridique".
Il s'agit d'"insuffler" à ces lois "un supplément, un esprit, une âme qui ne reflète pas uniquement les modes et les idées du moment".
Les propos du pontife surviennent après l'adoption par le parlement français d'une loi autorisant le mariage entre personnes de même sexe et leur donnant la possibilité d'adopter des enfants, qui a profondément clivé la société.
Le pape a d'ailleurs paru rendre hommage à la mobilisation de centaines de milliers de Français dans le cadre des manifestations contre "le mariage pour tous": "on peut se féliciter, a-t-il dit, que la société française redécouvre des propositions faites par l'Eglise, entre autres, qui offrent une certaine vision de la personne et de sa dignité en vue du bien commun".
Dans un discours tenu sur un ton très courtois et dépourvu de critiques, le pape a souligné les "relations de confiance qui existent généralement" en France entre responsables de l'Etat et de l'Eglise.
Le pape a ajouté que l'Eglise "désire apporter sa contribution spécifique sur des questions profondes qui engagent une vision plus complète de la personne et de son destin", une contribution qu'elle souhaite donner non seulement au niveau "anthropologique ou sociétal, mais aussi dans les domaines politique, économique et culturel".
Il a rappelé que la France est une "nation vers laquelle les yeux du monde se tournent souvent".
Le sénateur UMP du Val de Marne, Christian Cambon, a estimé qu'il s'agissait d'"une message significatif", si "les mots veulent dire ce qu'ils veulent dire".
Il a cependant précisé que le pape "ne part pas en guerre" contre la loi Taubira, mais "exprime son inquiétude". Car "le pays n'est pas apaisé sur cette affaire, tout n'est pas dit".
Le pape, a-t-il encore ajouté, "prend la mesure de la grande crise des valeurs qui touche l'Europe".
Le pape argentin avait salué vendredi indirectement la position que le primat anglican Justin Welby a récemment adoptée lors du débat parlementaire à Londres contre le projet de mariage gay.
Mais il n'a jamais évoqué directement le thème pendant ses premiers mois de pontificat.
Quand il était archevêque de Buenos Aires, il s'était prononcé contre le "mariage" entre personnes de même sexe, tout en semblant adopter à titre personnel une position pragmatique plutôt favorable aux contrats d'unions civiles homosexuelles, qui pouvaient éviter justement une loi sur le "mariage".
Pour l'Eglise, le terme de "mariage" est fondé dans la Bible sur l'union d'un homme et d'une femme. Le Vatican avait surtout protesté contre le volet filiation de la loi adoptée en France, l'ex-pape Benoît XVI estimant qu'elle posait un grave problème "anthropologique".
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