lundi 6 octobre 2014

Brésil: Dilma Rousseff largement en tête, Marina Silva éliminée

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Dilma Rousseff après avoir voté, dimanche 5 octobre à Porto Alegre. REUTERS/Paulo Whitaker
Selon des résultats presque définitifs, la présidente sortante Dilma Rousseff arriverait en tête du premier tour de l'élection présidentielle brésilienne. Loin devant ses concurrents, Aecio Neves (centre) et Marina Silva (gauche écologiste), qui recueilleraient respectivement près de 33,68 % et 21,29 % des voix.
Avec notre envoyé spécial, Achim Lippold  et notre correspondant à Rio, François Cardona

Marina Silva ne sera donc pas au départ du sprint final. C'est la grande surprise de ce premier tour. Il y a encore quelques semaines, l'écologiste avait vraiment le vent en poupe, mais elle ne recueille finalement que 21,29 % des voix, selon des résultats presque définitifs - 99 % des bulletins de vote ont été dépouillés. Aecio Neves affrontera donc Dilma Rousseff au second tour de l'élection présidentielle, le 26 octobre prochain.
La présidente sortante Dilma Rousseff, de gauche, aurait obtenu 41,48 %, Aecio Neves, 33,68 %.
Le candidat de centre-droit a donc réussi à passer devant Marina Silva, entraînant pour la quatrième fois consécutive un duel entre le Parti des travailleurs et le Parti social-démocrate brésilien.
Immense déception
Au QG de Marina Silva à Sao Paulo, où se trouvait l'envoyé spécial de RFI, Achim Lippold, la déception est immense. Environ 300 sympathisants étaient venus suivre la soirée électorale. Ils y ont cru jusqu'au bout et ils sont tristes. Dans son discours, la grande perdante de l'élection n'a pas donné de consigne de vote. Mais elle compte bien peser sur les débats qui vont commencer ce lundi entre les deux gagnants :
« Cela fait longtemps, plus de 30 ans, que me suis engagée et je reste déterminée pour que le monde et le Brésil s’améliorent. Cet engagement a un prix. J’ai connu des réalités très dures, a-t-elle déclaré. J’ai connu des personnes qui ont été assassinées pour les idées qu’ils défendaient. Je suis vivante ! Remplie de rêves, d’espoirs, intègre, cohérente. Bien sûr nous nous sommes battus pour être au second tour. Oui, nous aurions aimé être au deuxième tour. Mais nous sommes présents au second tour d’une autre manière. Nous sommes au second tour avec notre programme. Nous sommes au second tour avec des valeurs qui nous ont guidés pendant notre campagne. Nous sommes au second tour avec plus de 20 % de la population brésilienne qui est convaincue de la nécessité que le changement doit se faire ! »
Fin d'une ascension
Marina Silva n'aura donc pas réussi à casser le traditionnel bi-partisme qui rythme la vie politique brésilienne depuis la dictature, elle qui avait chamboulé la campagne électorale en remplaçant au pied levé le candidat Eduardo Campos, mort dans un accident d'avion début août. Son ascension avait été aussi fulgurante que ne l'aura été sa chute depuis deux semaines dans les intentions de vote.
Déjà en 2010, la candidate écologiste avait dû s’avouer vaincue au premier tour face aux redoutables machines électorales déployées par le Parti des travailleurs et le Parti social-démocrate. Et comme il y a quatre ans, elle sera cette fois à nouveau très convoitée par les deux candidats qualifiés pour le second tour, Dilma Rousseff et Aecio Neves. Certains proches de la présidente ont déjà fait savoir qu’à partir de ce lundi, le PT commencera une offensive de charme auprès de Marina Silva et de son électorat.
Mais il n’est pas certain que l’écologiste soit sensible aux avances du Parti des travailleurs. La candidate malheureuse de ce premier tour aurait même laissé entendre qu’elle pourrait soutenir le sénateur Aecio Neves.

Dilma Rousseff : « La lutte continue »
Du côté du QG de la présidente sortante à Brasilia, l'ambiance était évidemment à la fête. Dilma Rousseff a pris la parole :
« Encore une fois le peuple brésilien m’a fait l’honneur de me faire confiance dans cette compétition du premier tour, a-t-elle remercié sous les applaudissements de ses partisans. Sans le président Lula [l'ex-chef d'Etat], je ne serais jamais arrivée jusqu’ici, je n’aurais jamais réussi à réaliser mon rêve, celui de faire un Brésil meilleur. Et comme nous disions à l’époque où nous luttions dans la résistance : la lutte continue ! Et je veux vous redire cela ici : la lutte continue. Et cette lutte, j’en suis sûre, sera encore une fois victorieuse parce que c’est la lutte de la majorité des Brésiliens ! »

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