Les secrets de Guardiola
Un journaliste a eu
un accès presque illimité à l'entraîneur espagnol lors de sa première
saison au Bayern Munich. Dans un livre qui vient de paraître, il révèle
sa méthode et livre des anecdotes inédites.
lequipe.fr
Tout juste
nommé entraîneur du Bayern Munich à l'été 2013, Pep Guardiola a accordé à
Marti Pernarnau, un ami journaliste espagnol, l’accès aux coulisses de
son nouveau club pendant un an. Aujourd’hui, Pernarnau publie le récit
de cette année si particulière au cours de laquelle l’ancien entraîneur
du Barça a gagné le Championnat, mais aussi subi la pire défaite
tactique de sa carrière en demi-finale de la Ligue des champions (0-1,
0-4), contre le Real Madrid de Carlo Ancelotti. En attendant la parution
du livre en France, voici trois anecdotes révélées par le site du
quotidien britannique The Telegraph.
1. Guardiola se verrait bien entraîner Manchester United
En mai 2011, le
Barça de Guardiola vient de battre le Real Madrid en demi-finale de
Ligue des champions. Avec son adjoint Manel Estiarte, l’entraîneur se
rend à Manchester pour superviser son prochain adversaire en finale.
Alors que United bat Schalke (4-1) à Old Trafford, Guardiola se tourne
vers Estiarte et lui dit : «J’aime cette ambiance. Je me verrais bien entraîner ici un jour.»
Suffisant pour faire de la ville du nord de l’Angleterre la prochaine destination de l'Espagnol, à la fin de son contrat avec le Bayern en 2016? Pas sûr, surtout que Louis van Gaal, l’homme qui en a fait le capitaine du Barça lorsqu’il le dirigeait au Camp Nou, vient à peine de commencer son contrat, qui se termine… à l’été 2017.
Suffisant pour faire de la ville du nord de l’Angleterre la prochaine destination de l'Espagnol, à la fin de son contrat avec le Bayern en 2016? Pas sûr, surtout que Louis van Gaal, l’homme qui en a fait le capitaine du Barça lorsqu’il le dirigeait au Camp Nou, vient à peine de commencer son contrat, qui se termine… à l’été 2017.
2. Guardiola «déteste le tiki-taka»
«Ne croyez pas ce que disent les gens, le Barça ne faisait pas du tiki-taka ! »Après
une victoire du Bayern face à Nuremberg, Guardiola est de mauvaise
humeur : son équipe a mal joué. Lors du repas d’après-match, quelqu’un
suggère l’idée que ses joueurs ont redoublé de passes pour lui plaire.
Guardiola s’emporte: «Je déteste toutes ces passes juste pour faire
des passes, tout ce tiki-taka. C’est n’importe quoi et ça n’a pas de
but. Il faut passer la balle avec une intention claire, avec l'objectif
de la mettre dans le but adverse. Ce n’est pas passer pour passer.»
Le lendemain, Guardiola tient le même discours à ses joueurs. «Ne croyez pas ce que disent les gens, le Barça ne faisait pas du tiki-taka ! C’est complètement inventé ! Dans tous les sports d’équipe, le secret est de prendre d’assaut un côté du terrain de façon à ce que l’adversaire fasse pencher sa défense en réaction (…) et laisse l’autre côté vulnérable. Et quand nous y sommes arrivés, nous attaquons et marquons depuis l’autre côté. C’est pour ça que l’on passe la balle.»
Le lendemain, Guardiola tient le même discours à ses joueurs. «Ne croyez pas ce que disent les gens, le Barça ne faisait pas du tiki-taka ! C’est complètement inventé ! Dans tous les sports d’équipe, le secret est de prendre d’assaut un côté du terrain de façon à ce que l’adversaire fasse pencher sa défense en réaction (…) et laisse l’autre côté vulnérable. Et quand nous y sommes arrivés, nous attaquons et marquons depuis l’autre côté. C’est pour ça que l’on passe la balle.»
3. Comment Guardiola a fait de Messi un faux n°9
«Dès que Xavi ou Iniesta cassent les lignes et te donnent la balle, je veux que tu ailles tout droit vers le but de Casillas.» Le
2 mai 2009, Guardiola innove lors d’un clasico à Santiago Bernabeu. Dix
minutes après le début de la rencontre, il demande à Eto’o et Messi de
changer de position. Eto’o prend le poste d’ailier droit et Messi celui
d’avant-centre, ou plutôt de faux numéro 9 jouant plus bas sur le
terrain. Les deux défenseurs centraux adverses, Metzelder et Cannavaro,
sont perdus et ne savent pas s’ils doivent suivre Messi ou rester aussi
bas qu’avant. «Le faux numéro 9 allait rentrer dans l’histoire comme
l’une des innovations les plus extraordinaires de Guardiola, non pas
parce qu’il l’a inventé mais parce qu’il a été capable de redéfinir le
poste à travers un joueur exceptionnel comme Messi», écrit Marti Pernarnau.
La veille du match, Guardiola avait eu une inspiration lors d’une de ces longues séances vidéo solitaires pour étudier l'adversaire : il avait repéré un trou dans le dispositif mardilène entre les milieux Guti, Fernando Gago et Royston Drenthe, dont le rôle était de presser Xavi et Yaya Touré, et les deux défenseurs centraux, qui avaient tendance à se tenir bas sur le terrain, près de leur propre surface de réparation. A 22 heures, il appelle Messi, lui demande de venir dans la pièce du stade où il se trouve et lui montre la vidéo. «Demain, à Madrid, je veux que tu commences sur l’aile comme d’habitude, mais dès que je te fais signe, tu t’éloignes des milieux et prends l’espace que je viens de te montrer, lui explique l'Espagnol. Dès que Xavi ou Iniesta cassent les lignes et te donnent la balle, je veux que tu ailles tout droit vers le but de Casillas.» Le Barça gagne le match (6-2) et Messi est devenu un faux numéro neuf.
La veille du match, Guardiola avait eu une inspiration lors d’une de ces longues séances vidéo solitaires pour étudier l'adversaire : il avait repéré un trou dans le dispositif mardilène entre les milieux Guti, Fernando Gago et Royston Drenthe, dont le rôle était de presser Xavi et Yaya Touré, et les deux défenseurs centraux, qui avaient tendance à se tenir bas sur le terrain, près de leur propre surface de réparation. A 22 heures, il appelle Messi, lui demande de venir dans la pièce du stade où il se trouve et lui montre la vidéo. «Demain, à Madrid, je veux que tu commences sur l’aile comme d’habitude, mais dès que je te fais signe, tu t’éloignes des milieux et prends l’espace que je viens de te montrer, lui explique l'Espagnol. Dès que Xavi ou Iniesta cassent les lignes et te donnent la balle, je veux que tu ailles tout droit vers le but de Casillas.» Le Barça gagne le match (6-2) et Messi est devenu un faux numéro neuf.
G. F.
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