Et les astronomes découvrirent que la Terre avait une deuxième (mini) lune, 2014 OL339 de son petit nom
Une équipe de scientifiques a découvert en juillet dernier un "quasi-satellite" de notre planète.
Quand le sage...
Atlantico : La lune ne serait pas tout à fait le seul satellite de la Terre ; une équipe de scientifiques a découvert au mois de juillet "2014 OL339", un "quasi-satellite". Quel est cet objet ?
Olivier Sanguy : De façon
simple c’est ce qu’on appellerait un astéroide. Il fait environ 200
mètres de large. Vous avez raison de préciser que c’est une « quasi lune
», car en réalité ce n’est pas une lune stricto sensu. Cet objet ne se
trouvant pas dans la sphère de Hill, il n’est pas sous l’influence
gravitationnelle de la Terre. 2014 OL339 tourne autour du Soleil, mais
selon une orbite telle que l’on a l’impression qu’il évolue autour de
notre planète. Je prendrai l’image d’un tour en voiture : imaginez que
vous tournez autour d’une mairie dans un quartier en suivant toujours la
même route, et qu’une autre voiture fait la même chose, mais en suivant
un autre chemin.
Vous
croiserez de temps en temps cette autre voiture, en vous faisant la
réflexion qu’elle ne cesse de vous tourner autour. En réalité, elle ne
tourne pas autour de vous, mais de la mairie.
Notre Lune est un satellite naturel de la
Terre, car la force gravitationnelle de cette dernière est la force
dominante. Il en va de même pour les satellites que nous avons mis en
orbite. La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO), qui tourne autour
de la lune, elle, se trouve son l’influence dominante de la Lune.
D'autres "satellites" de ce type existent-ils ?
On en répertorié au moins 4 autres. Il est
moins aisé d’en déterminer la taille, car ce sont des objets assez
faibles, et beaucoup d’observations sont nécessaires. Leurs orbites sont
stables, donc il n’existe pas de risque de collision avec la Terre. Et
si un jour l’un d’eux devait passer à proximité de la Terre, il se
trouverait pendant une période sous l’influence gravitationnelle de la
Terre, ce qui changerait sa trajectoire, sans pour autant en faire un
nouveau satellite de notre planète.
Une mission vers cet objet pourrait-elle être digne d'intérêt ?
Les objets de ce type peuvent être
intéressants si on veut un jour envoyer des missions d’exploration
robotiques ou habitées, car ils sont plus proches de la Terre que Mars.
Au plus loin, 2014 OL339 se trouve au-delà de Mars, et au plus près se
trouve assez proche de Venus. Cet astéroïde restera une quasi lune
pendant encore un peu plus d’un siècle, et ensuite les orbites seront
tellement différenciées que l’on ne pourra plus le désigner ainsi. Pour
mieux se rendre compte de la réalité de la chose, je conseille à vos
lecteurs de se rendre sur la page wikipédia de 3753 Cruithne.
Ceci dit, il reste compliqué de rejoindre
ces objets, car ils sont plus éloignés que la Lune. La NASA nourrit en
ce moment un projet de vol habité vers un astéroïde. Certaines personnes
se disent que 2014 OL339 serait un objectif intéressant. Cependant cela
est plus compliqué que le scénario plus sérieusement envisagé par la
NASA, qui consiste à capturer un astéroïde de manière robotique, et de
l’amener jusqu’à nous pour en faire un satellite artificiel de la Lune.
En ce cas un équipage habité partirait pour une mission autour de la
Lune, pour un schéma de mission que la NASA connaît bien, puisque c’est
celui des missions Apollo. Envoyer des hommes et des femmes sur
l’astéroïde est une mission beaucoup plus complexe. Mais cela n’empêche
pas certaines personnes d’explorer la possibilité d’utiliser un
astéroïde comme base intermédiaire pour une mission vers Mars.
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