Ce qu'il faut savoir sur Gerardo Martino, nouvel entraîneur du FC Barcelone

Par Maxime DUPUIS

Gerardo Martino a été nommé entraîneur du FC Barcelone, mardi. Méconnu, le technicien de 50 ans est un maniaque du jeu, exigeant mais fidèle.

Imago MARTINO, ÇA RESTE DANS LA FAMILLE… DU JEU
Gerardo Martino va parcourir quelques milliers de kilomètres pour rejoindre Barcelone et la Catalogne. Néanmoins, l’Argentin n’est pas éloigné des préceptes barcelonais et de la doctrine du quadruple champion d’Europe. Comme Pep Guardiola, initiateur de la révolution du Barça à partir de 2008, "Tata", son surnom, est un amoureux du jeu et se revendique de l’école Bielsa, qui l’a dirigé lorsqu’il était footballeur. Martino aime le jeu offensif, construit et la possession, tout en ayant un goût prononcé pour la discipline tactique. Avec lui, on défend en avançant et ballon au pied. Moins "fou" que Bielsa, Martino est un idéaliste… réaliste. L’homme sait s’adapter. Il n’y a qu’à voir ce qu’il a réalisé avec le Paraguay lors de la Coupe du monde 2010 ou durant la Copa America 2011. Martino a fait avec les moyens du bord. C’était moins glamour. Mais terriblement efficace. "Tata" sait y faire. Et ce n’est pas plus mal pour le Barça qui a parfois semblé à court d’idées la saison dernière.
MESSI – MARTINO, LA CONNEXION ARGENTINE
Il existe une connexion entre "Tata" et Messi. Elle vient d’Argentine et plus précisément des Newell’s Old Boys, où Gerardo Martino est considéré une légende. Personne n’a joué plus de matches que l’ancien milieu de terrain avec la formation de Rosario. Lionel Messi, lui, n’a jamais porté la tunique du club chez les pros. Mais c’est au sein de cette formation qu’il a fait ses premiers pas en équipes de jeunes et c’est également aux Newell’s Old Boys qu’il rêve de finir sa carrière. Pour l'anecdote, Adrian Coria, l’un des assistants de "Tata", a dirigé Messi entre 11 et 13 ans. On dit que le joueur du Barça a chaudement et activement défendu la candidature de Martino auprès d’Andoni Zubizarreta.
L’ESPAGNE A APPRIS A LE CONNAITRE
L’Espagne connait déjà Martino. Parce qu’il a joué à Tenerife ? Pas vraiment. C’était en 1991 et il n’y a pas laissé un souvenir impérissable. C’est surtout le 3 juillet 2010 que les Ibères et notamment quelques membres du Barça ont découvert le technicien alors sélectionneur du Paraguay. Du côté de l’Ellis Park de Johannesburg, les futurs champions du monde avaient ramé comme pas possible pour sortir une équipe qui leur avait posé un sacré paquet de problèmes tactiques. Un but de Villa dans les dernières minutes avait fait la différence. Casillas aussi. Un penalty arrêté à l’heure de jeu et une double parade en fin de rencontre avaient renvoyé les Guaranis au pays après une Coupe du monde remarquable. Pressing haut, activité de tous les instants et quadrillage au point : Martino avait remis la recette au goût du jour en 2011 lors de la Copa America dont le Paraguay avait été finaliste… sans gagner un match.

“TATA” EST FIDELE MAIS EXIGEANT
Gerardo Martino n’a jamais entraîné en Europe. D'Almirante Brown aux Newell's Old Boys, en passant par Platense et par le Club Libertad, "Tata" a gagné quelques championnats. Mais aucun titre international en Amérique du Sud. C’est dit. Pas de quoi faire peur au FC Barcelone, qui a tenté des paris plus risqués dans son histoire. Néanmoins, le personnage détone quelque peu dans le milieu. Par son profil. Martino n’a pas d’agent pour gérer sa carrière. Ensuite par sa fidélité. Fidélité aux idées. Aux personnes également puisqu’il traîne dans son sillage quelques hommes forts dans un staff rodé et qui ne le quitte pas : Jorge Pautasso, Adrián Coria, Gabriel Wainer et le préparateur physique Elvio Paolorosso.
MARTINO, QUATRIEME DU NOM
Quand on pense au Barça, on pense un peu à l’Argentine, à cause de Lionel Messi, tête de pont d’une génération exceptionnelle. Au niveau des techniciens, l’arrivée de "Tata", après Helenio Herrera (de 1958 à 1960), Roque Olsen (1965 à 1967) et César Luis Menotti (1983 à 1984), va faire de la nation sud-américaine la troisième la plus représentée dans l’histoire des entraîneurs du Barça derrière l’Espagne (21), l’Angleterre (7), et à égalité avec les Pays-Bas (4). Seul le premier nommé a laissé une trace importante dans le club. Les deux autres, beaucoup moins. Martino, lui, marquera forcément le FC Barcelone. Soit parce qu’il aura su redonner du lustre à un club en (relative) perte de vitesse. Soit parce qu’il l’aura précipité vers une vraie fin de cycle.
MARTINO ET BARCELONE, ACTE II
Gerardo Martino a déjà joué à Barcelona. Mais pas celui auquel vous pensez… Clin d’oeil de l’histoire, l’entraîneur argentin a porté le maillot de ce club équatorien fondé par des… supporters du FC Barcelone. L’original. C’était en 1996, au crépuscule de sa carrière de footballeur professionnel. Cela n’a pas bouleversé l’histoire du club. Ni la sienne.